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Exposition Marie-Antoinette


Aux Galeries Nationales du Grand Palais depuis le 15 mars et jusqu’au 30 juin, cette exposition sur Marie-Antoinette coproduite par la Réunion des Musées Nationaux et le Château de Versailles m’a fortement marqué par la particularité de sa scénographie. L’exposition en elle-même est assez riche en contenu mais raconte ce que l’on connait tous par cœur alors que la mise en forme de cette expo sort vraiment de l’ordinaire !

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Le scénographie, Robert Carsen, est en effet un home d’opéra qui a complètement théâtralisé l’exposition ! C’est donc à  travers un vrai voyage que l’on va redécouvrir Marie-Antoinette. Tout commence avec sa famille, Vienne, son enfance où une multitude de petites salles décorées de précieux brocarts bleu roi se succèdent comme à  Schà¶nbrunn ou à  Versailles où l’on y expose cependant des œuvres de tailles considérables. De la grandeur réduite à  demeurer dans des petites pièces.

On passe ensuite à  la vie de Marie-Antoinette en tant que Reine de France heureuse et comblée. La salle d’exposition devient alors une scène de théâtre faisant référence au jardin du petit Trianon ou à  un Jardin d’Eden et où, entre chaque décor se cachent des objets de son quotidien. La musique est forte et joyeuse, les oiseaux gazouillent et les couleurs pastels passent du bleu au rose. Vitrines, miroirs, monogramme de la Reine, tout y est pour que le visiteur se sente bien dans ce boudoir de reine. On passe ensuite de ce jardin à  une salle sombre comme l’intérieur d’un théâtre où encore une fois le visiteur se croit spectateur.

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La troisième partie de l’exposition est marquée par un escalier décoré de portraits de femmes de l’époque avec les fameuses coiffures à  la Marie-Antoinette qui donnent le tournis tellement ils sont nombreux, et qui aboutissent sur un immense miroir cassé. La dernière salle est la plus impressionnante. Aussi sombre et silencieuse qu’une tombe, éternellement longue et aboutissant sur le portrait de David montrant Marie-Antoinette allant à  l’échafaud, cette pièce est immense mais pesante. Les œuvres sont cachées dans le mur de droite donnant une impression de violation de l’intimité de la Reine, alors que les paroles de la reine décorent celui de gauche.

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Je regrette n’avoir pas pu prendre quelques clichés de cette scénographie assez exceptionnelle.. A quand les mêmes droits à  la presse et aux blogueurs ?!

En sortant, l’immense boutique RMN vous rappelle directement le caractère mercantile de cette exposition surtout souligné par la calèche Ladurée vendant des macarons à  la pelle ou encore les étoles, cousins et autres produits dérivés !
Cependant, n’hésitez pas à  vous y arrêter rien que pour le catalogue de l’exposition !

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17 Comments

  • Merci de nous faire partager un peu de cette exposition :). Etant bordelaise, j’espère néanmoins pouvoir la voir car j’adore l’époque Marie-Antoinette.

  • Ah mais je n’ai jamais dit que l’exposition était bien ! ah ah
    Sur le fond, je trouve qu’elle a très peu d’intérêt mis à  part peut-être rapporter assez d’argent pour pouvoir faire des expositions moins blockbuster la prochaine fois. Mais c’est sur la forme que je la trouve assez étonnante !

  • Rien sur l’oeuvre singulière de Sofia Coppola ? Dommage…
    En tout cas, cela a l’air de valoir le coup moins pour l’expo en elle-même que pour sa scénographie. En espérant ne pas perdre la tête ! (oui, c’est un peu facile voire nul mais je n’ai guère résisté…).

  • Bon, c’est vu, et en effet ils ont mis les grands moyens…Par contre, j’ai l’impression d’avoir appris peu de choses comme d’autres l’ont remarqué. C’est dommage que l’expo se termine sur la mort de la reine, j’aurais bien aimé voir quelque chose sur le mythe posthume de Marie-Antoinette vu que le Grand palais a plus ou moins organisé une grande réhabilitation !
    Finalement, c’était un peu long et plus spectaculaire que didactique. En plus, ils sont passés un peu vite sur les commandes d’architecture pour s’appesantir (trop ?) longuement sur la céramique et le mobilier…

  • Je suis d’accord avec ça, ce qui est très intéressant avec Marie-Antoinette c’est l’acharnement de la « satyre » et la haine vouée à  Marie-Antoinette, puis sa réhabilitation. Le personnage est support de pas mal de fantasmes.
    J’ai hâte de rentrer à  Paris pour aller y jeter un oeil ! Singapour n’a rien de passionnant en ce moment.

  • Bon par contre tu vas vraiment être surprise par cette expo car ici les critiques proclament une expo-spectacle qui en fait beaucoup trop d’un cêté et de l’autre, les critiques ne parlent que des collections présentées (300 objets) et omettent tout simplement de donner leur avis sur la scéno. Ce qui est soit une preuve d’ignorance volontaire soit de non professionnalisme.

  • C’est une icone moderne.
    L’expo sert cette thématique, ecrin de star pour une starlette servie par l’histoire?

    C’est la fille derrière la reine qui finalement est assez intéressante et on l’a voit peu pendant cette expo.

    Je conseille le supplement Télérama très bien fait, un revisionnage de l’anachronique Marie Antoinette mais surtout une plongée dans le livre de Zweig que je commence juste.

    Je rentre de vienne et vie avec la demoiselle depuis plus de 5 jours, c’est un vrai plaisir. Vendredi sur http://www.soukorama.tv ;-D

  • Je suis peut-être la seule à  ne pas avoir été séduite par cette scéno, mais j’assume. Etre tassés sur les oeuvres en début d’exposition pour finir sur un immense reliquaire presque vide en fin d’expo me semble déjà  assez peu judicieux. Et cette dernière salle, un parti pris assez contestable à  mon sens.
    On termine l’exposition sur les reliques, le mythe de Marie-Antoinette, qui est tout à  fait subjectif. Avec Sofia Copola, pleurons sur le sort de cette petite reine lachée dans l’arène. Je fais le lien parce que j’ai ressenti le film ainsi, et l’expo m’a fait le même effet. Pleurons nos rois déchus. Chacun son truc.
    Donc voilà , des oeuvres exceptionnelles, une occupation de l’espace assez peu logique, un parti pris que je ne partage pas.
    Mais une expo qui cherche à  ce que le visiteur s’identifie au personnage, qui le fait rêver, le fait pleurer. Une expo qui fera des entrées, quoi.

  • Attention, nous sommes face à  une exposition block buster qui fait directement suite au film…l’effet est donc de jouer avec le mythe de la reine et avec les sentiments des visiteurs, et scientifiquement, ça ne va pas très loin.

  • Ce qui m’a le plus frappé c’est de découvrir (pas à  l’expo) que bcp de pièce clé était en fait à  l’étranger. La marie (bon la je pousse) est depuis bien longtemps une icêne planétaire.

    @Reiyel si je peux comprendre ton opinion, je pense qu’il ne faut pas tout mélanger. La royauté a finalement très peu à  faire dans cette histoire (cf le dernier commentaire de diane). Par exemple dans la partie du haut c’est plutêt la modeuse que l’on cherche à  sanctuariser

    Bref, c’est pas l’expo du siècle mais elle apportte beaucoup à  la compréhension du phénomène (médiatique et social)

    J’ai commencé cette quête sur les traces de la dauphine après avoir vu les 17 premières minutes de Kamikaze girls :
    http://club.u-lik.com/club.php?o=68512

    Vous me direz c’est quoi le rapport et bien à  nouveau le statut hiltonienne de cette chienne d’autrichienne déchue.

  • En ce qui me concerne, j’ai trouvé que l’exposition correspondait bien à  ce qu’on attendait d’elle : faire découvrir le personnage au grand public.
    Mon seul regret c’est le que commentaire (panneaux dans les salles et catalogues) n’élève pas du tout le propos.
    Même si je suis plutot d’accord avec le parti pris très « mis en scène » de la scénographie, qui parle au grand public, je n’aurais pas été contre un petit peu plus d’infos et de réflexion sur le sujet.

  • Oui, les mis-en-scènes étaient magnifiques mais, non, on n’a rien appris de nouveau ni de la reine tragique ni de la vraie personne. C’est si étrange, cependant, comment le « mythe » continue de colorer la perception de la personne parmi tant de gens en France. Elle est toujours pour certains et certaines « l’Autrichienne », et ces gens continuent de croire au moins à  moitié dans « les fureurs uterines » malgré toute preuve au fait que Marie-Antoinette était déterminamment modeste, et même baignait dans un changement de batiste. La vérité de la question, à  laquelle tragiquement l’exposition ne fait pas allusion, est que Marie-Antoinette était peut-être la femme premièrement moderne en France. Elle était trop vivante pour se contenter à  jouer avec des nains et à  passer des heures à  boire du chocolat comme Marie-Thérèse l’épouse de Louis XIV ; elle était ni hargneuse ni atténue non plus comme Marie Leczynska, son prédécesseur. Les français ne l’ont jamais pardonné pour avoir voulu vivre sa vie à  sa façon ou pour son mécontentement avec le rêle traditionellement attribué d’une Reine de France – une espèce d’être insignifiante, silencieuse, pieuse et grumeleuse « la Mère du Pays ». Marie-Antoinette était fraîche, pleine de vivacité et innovatrice. C’était une étape courte de ceci pour les gavroches de Paris, (et en effet des membres de sa propre famille en France – Mesdames, les tantes toxiques et aigries de son mari) lui attribuer chaque vice possible, y compris cela de pédophilie avec son propre fils, le deuxième Dauphin.
    L’autre vérité est que nous sommes, même aujourd’hui, menés à  croire en « la Glorieuse Révolution » tandis que ce n’était rien du type. C’était une excuse diabolique pour l’extinction de milliers d’innocents dans les circonstances les plus cruelles. La vraie raison pourquoi Marie-Antoinette est rappelée, et pourquoi son fantême insaisissable nous hante toujours n’est pas son extravagance – encore un mythe – Mesdames ont dépensées individuellement loin plus sur les vêtements et les bijoux qu’elle n’a jamais fait – ni même l’horreur de sa mort – des autres souverains ont été assassinés et ont été oubliés – mais plutêt que tout qu’elle a touché et a inspiré était plein de grâce, et c’est cela qu’elle nous a laissé et qui reste en permanence.
    Ses souffrances a montré ‘la vraie personne’, une vraie reine, une mère dévouée et une personne profonde. Elle a montré un courage digne de sa mère la grande Maria Theresia, un courage que les procureurs grossiers et témoins faux de son procès à  leur tour plus tard n’ont pas su montrer – Robespierre, qui, terrifié à  la pensée de la guillotine, a infructueusement tenté la suicide. « Courage ? » a dit la Reine à  quelqu’un souhaitant la réconforter sur ce matin fatal, « Je l’ai montré pendant des années ; vous pensez que je le perdrai maintenant quand mes souffrances vont se terminer ? »
    Ses derniers mots sont une épitaphe adéquate à  cette femme qui, dans ses beaux jours avant la Révolution a été connue et aimée pour sa bienveillance pour les autres. Les mains liées derrière son dos, elle a trébuché sur les marches de l’échafaud et a marché sur le pied du bourreau. « Pardonnez-moi, Monsieur, je vous en prie» elle a dit, « je ne l’ai pas fait exprès ».

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