Inutile de vous présenter Twitter, l’outil de microblogging de référence, il a été plus qu’évoqué de très nombreuses fois sur Buzzeum, et dont la pertinence pour les musées n’est plus à prouver. J’en veux pour récente preuve le succès de l’opération nationale La Nuit Twitte, à l’occasion de la dernière édition de la Nuit européenne des musées du 15 mai, durant laquelle de nombreux musées français ont rejoint Twitter pour la première fois, et pour de bon car leur compte est demeuré actif. De très nombreux musées à travers le monde ont bien compris les enjeux liés à Twitter, et ont ainsi constitué d’importantes communautés de « followersâ€, y voyant bien tous les avantages de rester connecté à ses visiteurs grâce à un média social simple à utiliser. Que ce soit le MoMA avec 220 427 abonnés à son flux ce jour même du 6 juillet, ou encore le Brooklyn Museum et ses 84 901 abonnés… l’un dans l’autre c’est près d’un million de personnes qui suivent des musées sur Twitter.
Pourtant, on remarque que d’autres musées très connus ne parviennent pas à créer cette communauté. Comment expliquer que le Centre Pompidou de Paris n’a « que†5 427 abonnés ? Et le Château de Versailles, 534 ? D’aucuns me diront que le succès de Twitter reste limité en France, et que la langue française constitue en soit une barrière. Soit. Mais je pense que l’explication va plus loin que cela… et c’est là toute la problématique de parvenir à créer une communauté -viable- sur Twitter, ce que nous allons tenter de débroussailler ici.
musées et affiliés les plus influents sur Twitter d’après le site wefollow. Certains n’y figurent pas car il faut s’y ajouter au préalable, mais cela donne un bon panorama.
musées et affiliés avec le plus de followers sur Twitter d’après le site wefollow
Il ne serait pas hasardeux de résumer une présence réussie sur Twitter à deux composantes :
• avoir quelque chose à dire, donc à publier ; en bref de l’actualité diffusée dynamiquement (texte, contenu multimédia). De nombreux outils tels que cotweet permettent d’implémenter avantageusement le tweet, en créant un programme à l’avance des tweets à publier notamment.
• avoir des gens pour lire ce que vous avez à dire, voire le retwitter et le partager à leur tour.
On pourrait tendre à diviser les followers en deux groupes :
– les professionnels / collègues / personnes du secteur (l’acception peut être large) avec qui l’on partage des idées, on travaille dans une même dynamique, on retwitte… bref on reste connecté. Le sérieux n’est pas à remettre en question.
– les visiteurs, qui se tiennent informés, accèdent à un service supplémentaire, et permettent par leur nombre de créer une communauté virtuelle interactive.
Voici donc, en quelques étapes, ce que je préconise de faire pour se créer une communauté solide sur Twitter, sans oublier bien entendu de signaler également sur tous vos autres supports : Facebook, mailling, site internet… que vous voilà sur Twitter.
1/ VOTRE NOM
• Trouver un nom approprié pour être soi-même trouvé
C’est une manière simple et efficace de s’assurer que les internautes vous retrouveront facilement via le moteur de recherche de twitter, de google ou autre. De fait, si votre institution s’appelle Musée Génial, le plus simple et le plus pertinent est de s’appeller @museegenial. Si d’aventure le pseudo est déjà prit, ce qui n’est jamais à exclure, on peut toujours envisager de rajouter un mot comme le nom de la ville par exemple.
Compte Twitter du People’s History Museum de Manchester. Si prendre la première lettre de chaque mot a un sens, je ne le trouve pas évident. Peut-être aurait-il été judicieux de conserver un des mots en entier au moins.
A contrario, le MoMA peut se permettre un acronyme, justement parce qu’il est tout aussi connu sous celui-ci. Pourtant il a bien gardé le nom complet.
• Ne pas hésiter à prêter sa voix au personnel qui travaille dans le musée
Twitter est un réseau humain. C’est l’un des atouts majeurs de Twitter : le ton et le langage employés. Et c’est à ce titre que les gens s’attendent à parler non pas au musée, toute vénérable institution qu’il soit, mais à la personne-derrière-le-compte-qui-travaille-dans-le-musée. Ceci n’a rien d’obligatoire, mais laisser des personnes clairement identifiées parler au nom du musée permet de créer un contact privilégié par leur entremise avec l’institution. Pour reprendre notre exemple, voici Robert, webmaster du Musée Génial, et son compte Twitter @museegenial_robertwb. A chacun de suivre d’autres profils sur Twitter selon son profil et son domaine d’expertise, à l’exemple de Sophie, documentaliste du Musée d’art moderne Saint-Etienne Métropole.
S’il y a plusieurs comptes Twitter dédiés, ne pas hésiter à utiliser un client vous permettant de gérer tous ces comptes à la fois comme Hootsuit. Pourquoi ? He bien simplement parce que c’est autrement plus simple que de se connecter/déconnecter plusieurs fois.
2/ SUIVRE POUR àŠTRE SUIVI
Un compte Twitter bien construit, c’est un peu la cité idéale d’Aristote : on organise rationnellement son espace social, urbain (son architecture de contacts donc) et politique (sa ligne éditoriale) pour développer de manière cohérente un réseau large, cohérent et fidèle.
LES PROFESSIONNELS
• Les relations directes
comme je vous le disais plus haut, les followers sont divisibles en gros en deux catégories. Rajouter dans un premier temps les comptes de ceux qui interviennent dans le même domaine que vous est hautement judicieux. On peut s’attendre par ailleurs à ce qu’il vous suivent à leur tour. Qu’ils soient musées d’ici ou d’ailleurs, artistes, bloggeurs influents, mécènes, leaders d’opinion, fournisseurs… C’est une cause acquise, ils SONT intéressés par votre actualité. Si le moteur de recherche de Twitter ne vous suffit pas, je vous conseille des sites tels que search twitter.
De manière générale Twitter fonctionne grandement sur le principe de l’échange de bons procédés. A savoir ne pas hésiter à remercier quelqu’un qui vous suit, avec un petit message, même sonnant un peu commercial, et à publier dans son flux un twit du type « @mon_mecene_prefere vient de nous rejoindre sur Twitterâ€.
• les leaders de communautés
Ils ne partagent par nécessairement précisément les mêmes intérêts que vous, mais ils sont parvenus à avoir une vaste communauté de followers, tels Eric Dupin, le bloggeur qui se cache derrière le célèbre Presse Citron, blog geek et high tech de référence. Les suivre vous permettra de voir de quelle manière ils gèrent leur communauté, la fréquence des twits, le ton employé… bref du bon usage de Twitter en temps réel.
LES VISITEURS
Ils constituent le coeur des abonnés à vos flux. Vous ne les connaissez pas, mais eux vous connaissent ou vous découvrent parce qu’un twit ou un article aura éveillé leur curiosité ou mieux, parce que vous faites le buzz. Ils vous rajouteront facilement, mais à vous de les garder.
C’est l’occasion de se montrer plus créatif que jamais, l’actualité n’était pas toujours présente. De nombreuses initiatives ont vu le jour sur Twitter, que ce soit des livres entiers écrits sur Twitter (avec la restriction à 140 caractères par message maximum !) que l’on appelle Twitteroman, ou encore des Twitter-chats, rendez-vous en général réguliers avec ses abonnés où l’on se retrouve autour du hashtag.
Le hashtag mérite un petit focus, car c’est un peu la clé de la réussite sur Twitter. Basiquement le hashtag se présente sous la forme d’un « #†suivi d’un mot clé qui peut prendre diverses formes : mot, expression, acronyme… par exemples #NDMTW pour Nuit Des Musées TWitte, ou #museum. Le hashtag devient extrêmement intéressant et important à partir du moment où les membres d’une communauté s’engagent à le diffuser et à effectuer une veille autour. Cela permet de suivre des fils de discussions uniquement liés à un sujet, car contenant le hashtag en question, qu’ils soient abonnés ou non à votre flux. Des outils performants comme tweetdeck ou autres clients vous permettent de suivre facilement les twitts avec un hashtag précis.
3/ A-NA-LY-SEZ !
Ils existent de nombreux outils pour mesurer et surtout analyser vos progrès et votre présence sur Twitter comme twitteranalyzer. àŠtre efficace c’est aussi se remettre en question. Il tient à vous de déterminer les critères qui vous semblent pertinents, tels que le nombre de followers, ou le nombre de twits vous citant. Si vous voyez une baisse significative de votre nombre d’abonnés, demandez vous alors sérieusement ce qui ne convient pas dans les contenus que vous diffusez par exemple.
4/ RESTEZ CONNECTà‰
Il y a bien entendu des règles d’usage à observer pour ne pas perdre sa communauté :
twitter avec une certaine régularité, et retwitter également vos abonnés de temps en temps. Et surtout ayez garde de twitter un contenu qui a un intérêt certain (pardonnez la lapalissade, mais cela mérite tout de même d’être rappelé)… C’est le principe du bouche à oreille. Et d’oreille en oreille, ça fait une communauté. Soyez passionné par votre sujet, cela se ressent immédiatement.
Veillez bien également aux tendances, avec des outils comme trendistic. Cela vous permettra de voir ce qui se dit, d’adapter votre discours peut-être, voire d’anticiper… n’oublions pas que Twitter est un outil de veille formidable.
graphique représentant la « museum trend†sur twitter ces 30 derniers jours. On observe un net pic d’usage du mot « museum†le 08 juin. Il s’est nécessairement passé quelques chose qui mérite un coup d’oeil…vous savez quoi ?
Et si vous voulez aller plus loin, l’ouvrage Twitter for Museums: Strategies and Tactics for Success (en anglais) édité chez MuseumsEtc est pour vous.
Article signé Agathe Lichtensztejn
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