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Musée virtuel : pour ou contre ?


Un grand débat subsiste : la virtualisation des collections des musées va-t-elle ou non amener la fin des musées réels ? Les amateurs d’art vont-ils se contenter de visiter le musée virtuel du musée au lieu d’aller le visiter ?

J’aimerais seulement vous montrer qui dit « musée virtuel » ne veut pas obligatoirement dire « remplacement du musée réel ». En effet, nombres de musées virtuels n’ont pas pour but de montrer l’intégralité de leurs oeuvres aux internautes et de remplacer la visite du musée.

Ainsi, un musée virtuel peut avoir une fonction de :

â–¡ Formation / pédagogie :
Donner la possibilité à  des étudiants ou professionnels d’accélérer leur travail de recherche et d’apprentissage avec des moteurs de recherches par artistes, périodes, dates, thèmes, mots-clés, etc. (ex: Louvre.edu)

louvreedu.JPG

â–¡ Mise en valeur :
Permettre de regrouper les collections de différents musées afin de mettre en valeur leurs collections (ex: Virtual Museum)
museevirtuelcanada.JPG

â–¡ Pratique :
Créer un portail muséal national regroupant les informations partiques des musées du pays et les expositions temporaires (ex: Webmuseen ou Le musée virtuel des Pays de Savoie)
Le musée virtuel est aussi bien utile pour les pays qui n’ont pas encore les moyens de construire un musée réel tels que le Musée virtuel du Gabon (Gabonart) ou encore le musée américain de la Santé qui n’est que virtuel (National Health Museum)
museevirtuelsavoie.JPGMus__edugabon1.png

â–¡ Pédagogie :
Afficher sur une unique page la totalité des oeuvres d’un artiste (ex : Musée Virtuel )
â–¡ Innovation :
Le musée virtuel permet de créer des musées qui ne pourront jamais exister réellement, comme un musée exposant tous les documents provenant d’anciennes publications sur Pompei (Pompei)
â–¡ Création d’un lien entre le visiteur et le musée :
La virtualisation des oeuvres d’un musée permet à  l’internaute de construire sa future visite en fonction de ses envies, de savoir si le musée l’intéressera ou non, mais aussi d’aller revivre chez lui l’expérience qui’il a eu au musée face à  telles ou telles oeuvres.
â–¡ Sauvegarde :
La virtualisation des oeuvres permet sa sauvegarde en créant une base de données riche et consultable par tous.
â–¡ Une nouvelle forme d’exposition :
Le musée virtuel permet au musée de mettre en place des expositions temporaires disponibles uniquement sur Internet et créant une familiarité directe avec l’internaute amateur d’art. Ces expositions virtuelles ont des coà»ts beaucoup plus faibles que les expositions réelles (logisique, transport, prêt d’oeuvres, mise en place des oeuvres, etc) mais permettent aussi des choses impossibles dans le monde réel telles que l’échange direct avec l’internaute et l’interactivité. Les possibilités d’expositions sont infinies.

A visiter :
La catalogue en ligne des musées nationaux : la base Joconde
L’Agence photographique de la Réunion des musées nationaux
Base de données Pallissy : bases de données documentaires de l’Architecture et du Patrimoine, et des Monuments Français.
Bricks : projet financé par la Communauté européenne, dont le but est l’encouragement à  la digitalisation.

A lire absolument :
Be-Virtual / Tendances et usages du Web : un blog dédié, entres autres, au musée virtuel et regroupant les différents cybermusées de Second Life !

2 Comments

  • Tout à  fait d’accord avec toi, rien ne remplace la visite d’un musée mais le virtuel à  énormement d’avantages.
    D’ailleurs tout les musées ne sont pas à  cêté de chez nous, et ensuite c’est une base de connaissance accessible n’importe quand.
    Cela abolit donc le temps et l’espace.
    Par contre l’émotion ne sera jamais la même.

  • Un exemple intéressant : l’anti-musée virtuel de l’artiste monténégrin Dado, décédé le 27 novembre 2010. Il s’agit d’un site internet qui a été reconnu par l’ICOM (International Council of Museums, émanation de l’UNESCO) comme une institution muséale à  part entière (en effet, l’ICOM lui a octroyé le droit d’utiliser le domaine internet de premier niveau « .museum », qui est réservé au seul usage des musées, et de mettre en ligne la version anglaise du site sur l’URL http://www.dado.virtual.museum/ )
    Ce qui est intéressant, c’est de voir comment un artiste utilise le virtuel pour proposer sa propre vision de ce que serait une approche muséographique de son œuvre. Pour justement éviter le piège nécrosant du musée, contre le musée-cimetière, il crée un anti-musée, anti-musée parce que musée vivant et vivant parce que virtuel : en effet, la souplesse de l’outil virtuel et ses possibilités instantanées de mise à  jour et de repentir ont alimenté la démarche muséale de Dado tout au long des trois dernières années de sa vie.
    Ce qui est également remarquable dans le cas de Dado, c’est qu’il ne s’agit pas du tout d’un artiste conceptuel mais d’un artiste virtuose dans les techniques artistiques traditionnelles, ancrées dans la matérialité (peinture, gravure, sculpture, collage…) Comme l’explique Catherine Millet dans son hommage à  Dado du numéro de février 2011 d’Artpress, il y a dans cet anti-musée virtuel tout un travail de recréation de toute son œuvre par Dado qui ne s’intéresse par exemple pas du tout à  la fidélité des reproductions de ses tableaux, mais les retravaille en poussant le contraste et la saturation des couleurs pour qu’elles « passent » l’écran. Ce passage au virtuel d’une œuvre qui au départ est bien matérielle prend la forme d’une véritable re-création, une véritable re-naissance (en cela aussi ce musée virtuel est un anti-musée…)
    Mais ce moyen qu’est le virtuel pour l’artiste de reprendre la main sur sa propre « muséification » a encore bien des avantages. Le lieu virtuel par exemple peut réunir deux œuvres exposées dans le réel à  plusieurs milliers de kilomètres l’une de l’autre…
    Bref, qui s’intéresse à  la problématique du musée virtuel visitera avec profit celui de Dado, qui prend la forme d’un site internet trilingue : français (http://www.dado.fr), anglais (http://www.dado.virtual.museum/) et monténégrin (http://www.dado.me).

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