Lundi dernier (22 juin 2009), j’ai eu l’occasion de participer au colloque organisé à l’ENACT de Nancy par le CNFTP (Centre National de la Fonction Publique Territoriale)…
La journée se divisait en deux parties : une matinée autour des pratiques numériques et des projets culturels, cêté musées et bibliothèques, puis une après-midi où les professionnels de l’art étaient à l’affiche.
La matinée a tout de suite bien débuté avec une intervention du philosophe Daniel Bougnoux : «De la graphosphère à la numérosphère »â€¦une prise de parole qui nous a tous bluffé et nous a vraiment laissé sans voix.
Daniel Bougnoux a évoqué internet en faisant référence à la bibliothèque de Babel où la profusion de contenu empêchait les amateurs de trouver facilement l’objet de leur recherche, mettant ainsi en exergue ce monde glissant dans lequel nous sommes entrés il y a une quinzaine d’années.
Un concept a tout particulièrement fait écho dans mon esprit, et étonnamment dans la présentation que j’allais faire juste après. L’effet de représentation des livres, des messages, ayant des effets destructeurs sur le contenu car diminuant les liens sociaux. Puis cet effet de participation que nous ressentons bien évidemment sur internet depuis le Web 2.0 travaillant sur le réseau et la recherche de la pertinence au détriment de la vérité.
Mon intervention, basée sur les différentes typologies de sites internet de musée : site vitrine / site acteur / site créateur et agitateur, reprenait en fait les concepts expliqués par Daniel Bougnoux : la représentation et la participation auxquels je rajouterais l’action/la création. J’ai simplifié ces trois concepts en trois mots simples : Etre / Vivre / Créer.
Bernard Hasquenoph a ensuite pris la parole pour nous exposer en quoi il vivait internet comme un outil de pouvoir et de contre-pouvoir à travers son site Le Louvre pour tous. Des exemples concrets autour de Koons à Versailles ou de la gratuité au Louvre ont ainsi été évoqués. De plus, Bernard nous a décrit en quoi internet était devenu un outil marketing et de réelle promotion des musées où la controverse n’était pas admise et les informations bien modérées.
Le débat s’est cependant très vite centré sur la première version forum du site de l’exposition Koons à Versailles, qui est devenue un site collaboratif assez simple après une profusion de critiques injurieuses…La grande question débattue fut la définition des frontières entre pouvoir et contre-pouvoir sur internet lorsque l’on est une grande institution culturelle telle que Versailles. Ouvrir le débat, mais dans quelle mesure ?
Ensuite, la prise de parole de Dominique Arot (directeur de la bibliothèque de Lille) nous a donné certains éclairages sur l’utilisation d’internet, de la numérisation et des échanges en ligne autour des bibliothèques.
Cette journée a aussi été l’occasion de grandement échanger avec de nombreuses personnes dont Bernard Hasquenoph du site Louvre pour Tous…
Merci au CNFTP pour cette invitation à discourir et débattre !