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Art Nouveau Revival au musée d'Orsay


orsayoutsideL’Art Nouveau fait parti de ces périodes artistiques que l’on a tendance à  oublier ou à  mépriser par sa brièveté et sa légèreté. Mais l’Art Nouveau va bien au-delà  du simple style nouille que l’on connaît tous, c’est une nouvelle manière de considérer la vie, la nature, l’humanité ; c’est une nouvelle manière de voir la vie et du quotidien face à  ce siècle qui s’annonce morose. Le peuple en avait besoin et il a su se l’approprier. Art bourgeois pour certains artistes mais très populaires pour d’autres, l’art nouveau est une manière d’aménager des habitations simples et agréables à  vivre, près de la nature, avec ces courbes et ces matériaux offerts directement par Dame Nature. Le quartier d’Ixelles à  Bruxelles est l’exemple typique de ces nouvelles habitations populaires mais agréables à  vivre. Les citadins avaient besoin de ces bols d’air que la nature leur apportaient dans ce nuage de fumée noire industrielle et ce nouveau paysage urbain. Le musée d’Orsay a donc eu cette merveilleuse idée de décrire le règne de l’Art Nouveau en 1900, mais aussi tout au long du XXe siècle à  travers les coups de projecteurs que la mode, le design ou encore l’illustration avaient pu lui offrir depuis les années 30. Les courbes et les couleurs de la scénographie nous plongent directement dans une autre époque. Les années 70 sont autour de nous et nous le ressentons bien !

Beau challenge que d’exposer au musée d’Orsay des vinyls de Johnny Hallyday, des affiches de films avec Brigitte Bardot et les fameux meubles (table + chaise) de Allen Jones que l’on admire déjà  dans le film Orange Mécanique. Mais ce n’est pas tout, l’exposition nous offre des pièces d’exception de Mucha, d’Aubrey Beardsley ou encore de Guimard et Gallé, Gaudà­ , Bugatti, Dalà­, etc…

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Bien que les pièces soient admirables, l’exposition Art Nouveau Revival reste selon moi une simple exposition dans le sens premier du terme. C’est à  dire qu’elle expose des oeuvres et des objets, mais il nous manque un grain d’interprétation et de réfléxion, si ce n’est au moins d’explication. Qui connait en effet la vie et l’art de La Fuller ou l’école Arts&Crafts entre Morris et Waterhouse  s’il n’est pas passionné par cette période?  Certains sortiront donc de l’exposition en ayant pu apprécier une suite interminable d’objets se référant à  l’Art Nouveau sans en avoir retirer quoi que ce soit, d’autres penseront que l’Art Nouveau est revenu sur scène dans les années 60/70 à  cause des prises de LSD des artistes ou encore d’autres comprendront que l’Art Nouveau nous entoure sans arrêt et qu’il suffit de le voir. Cependant, n’aurait-il pas été intéressant d’expliquer pourquoi un tel retour aux codes de l’Art Nouveau dans les années 30, puis 60 et 70 ? Pourquoi la société a-t-elle eu besoin d’aller piocher dans ce style 1900 pour faire passer ses messages ? L’exposition manque-t-elle exprès d’analyse pour bien nous laisser comprendre que l’Art Nouveau ne se réfléchit pas mais se ressent et s’admire ?

Ce qui est certain, c’est qu’entre design, illustration et mode, Guy Cogeval a voulu nous montrer à  quel point l’Art Nouveau était loin d’être absent des créations du XXe siècle  et qu »il suffit d’ouvrir les yeux pour le voir encore régner sur nos vies.

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Allen Jones, Table Sculpture, 1968, Maastricht, Gallery Mourmans. © Erik & Petra Hesmerg / The Gallery Mourmans

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